Ça fait maintenant un peu plus d'un an que j'ai changé mes disques et plaquettes de frein. Retour sur cette expérience riche en enseignements.

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L’année passée, je concluais mon billet sur le changement des disques et plaquettes de frein en disant “facile”. Oui, facile. Mais pas tant que ça…

Explications

Pour être tout-à-fait honnête, au moment de la rédaction du billet de l’an dernier, je n’avais, par faute de temps, remplacé que les pièces du train arrière (un choix parfaitement arbitraire).

Ça c’était passé exactement comme je l’avais décrit à l’époque, en étant très satisfait du travail accompli et du résultat obtenu. Après presque 4 mois de roulage: rien à signaler. Et je me suis dit, un peu naïvement, que pour le train avant ce serait du “copier - coller” avec l’arrière. Ben … pas vraiment.

Première surprise: l’étrier de frein

Les étriers de frein du train avant ne sont pas reliés au système de freinage par une durite souple comme à l’arrière, mais par une durite “en dur”. Donc, pour enlever l’étrier deux solutions possibles:

  1. Soit on détache cette durite de l’étrier mais on est bon pour vidanger le circuit du liquide de frein (et tout ce qui va avec: remplissage puis purge). Sans oublier que ce liquide est corrosif pour le métal de la carrosserie…
  2. Soit on laisse cette durite en place et on “remonte” jusqu’à trouver une partie souple que l’on peut bouger avec l’étrier. Dans ce cas, pas besoin de vidanger le circuit.

C’est bien sûr la seconde option que nous avons choisi.

Deuxième surprise: des freins qui “couinent”

Comme je le mentionnais plus haut, après plusieurs mois de roulage avec de nouveaux disques et plaquettes à l’arrière tout allait bien.

Puis remplacement des pièces à l’avant et, passée la période de rodage des nouvelles plaquettes avant, mes freins se sont mis à grincer (!?)…

Au début le grincement était léger et ne se produisait que lors des freinages légers. Puis avec le temps, le grincement s’est accentué et se produisait dès que je touchait la pédale de frein. Par contre, dès que la pédale de frein était relâchée, le grincement cessait.

Dans un premier temps, je me suis convaincu que c’était normal et que c’était dû au fait que les plaquettes neuves, de marque ATE, étaient sans doute plus “mordantes” que les anciennes, de marque Textar (il paraît que les plaquettes Pagid, utilisées pour la piste, grincent fort aussi et que c’est “normal”).

Du coup, j’ai commandé un nouveau jeu avant de plaquettes de frein de marque Textar. Et, Ô surprise, cela n’a absolument rien changé.

Résigné, j’ai donc commandé un jeu de 4 plaquettes antibruits.

Mais c’est quoi ces trucs antibruits ?

Au moment où j’ai acheté les disques, je n’avais pas commandé les “plaquettes antibruits” car j’ignorais leur existence. On ne les a découvertes qu’au moment du démontage: les plaquettes de frein auraient dû venir plus ou moins facilement, mais avec les trucs antibruits impossible de les sortir sans démonter l’étrier.

Puis, on avait remonté le tout sans les trucs antibruits puisque je n’en avais pas et qu’il est impossible de récupérer les anciennes (même si elles ne s’usent pas). L’avantage, c’est que le jour où il faudrait à nouveau remplacer les plaquettes de frein, ce serait bien plus facile.

Un petit dessin vaut mieux qu’un long discours. Voici à quoi ressemble une plaquette antibruit 1:

plaquette_antibruit

On voit clairement sur la photo deux ergots métalliques qui entrent dans le piston (remarquez qu’ils n’ont pas la même taille, il y a donc un sens). De l’autre côté il y a un revêtement autocollant (protégé par une feuille cartonnée) qui colle à la plaquette de frein. Il faut autant de trucs antibruits que de plaquettes de frein (donc 4 par train).

Le truc marrant, c’est que sur la photo des plaquettes usées que j’avais prise à l’époque du changement de disques, la plaquette antibruit est celle prévue pour les freins en carbone céramique, ce dont ma 911 n’est pas équipée.

Et ça sert à quoi ?

Et bien comme le laisse supposer leur nom, cela empêche les freins de couiner.

Est-ce que ces trucs antibruits empêchent les plaquettes de frein de vibrer, ou font en sorte que la plaquette de frein soit parfaitement en contact avec le disque ou encore font reculer la plaquette de frein lorsque la pédale est relâchée (empêchant la surchauffe ?), ou tout ça en même temps, je l’ignore.

En revanche, ce que je sais c’est que le résultat est sans appel: plus aucun grincement. C’est presque magique.

Le montage

Le montage n’a pas été très compliqué, pour peu qu’on prenne la peine de décoller une première fois et de remettre en place la feuille cartonnée protégeant la surface autocollante quand on a le truc antibruit en main: ça facilite l’enlèvement dudit carton lorsque le truc antibruit est dans l’étrier (et éviter de devoir chipoter avec une pince fine et de n’enlever qu’une partie du carton qui se déchire facilement).

Le démontage sera, lui, bien plus pénible, mais ce n’est pas pour tout de suite ;-).

Conclusion

Rouler en Porsche, c’est cool. Surtout quand les gens vous suivent du regard et font signe à votre passage.

Sauf que, quand le freinage, même à faible vitesse, s’accompagne d’un grincement strident digne d’une voiture de kéké fatiguée, ça le fait nettement moins.

À retenir donc: même si cela ne change rien à l’efficacité du freinage, sur une 996 phase 1 les trucs antibruits sont absolument indispensables à l’avant.


  1. Comme vous pouvez le voir, l’image vient de rosepassion.com, revendeur de pièces Porsche.