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Suite et fin de ma comparaison entre mon actuelle 991 et ma précédente 996

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Dans l’épisode précédent, j’avais abordé l’allure générale, le confort, la facilité d’entretien et le coût de revient. Attaquons-nous maintenant au point le plus important: la conduite.

Vous aurez compris que vous êtes en train de lire la seconde partie. Si ce n’est pas déjà fait, je vous invite à lire la première.

Conduite

On traite ici un point primordial, surtout pour une voiture qui s’achète et se conduit essentiellement pour le plaisir qu’elle procure au volant.

Impression générale

Les deux voitures sont des 911, séparées d’une douzaine d’années (2 générations d’écart) avec un moteur aux performances voisines: cylindrée identique (3.4L) mais 300 CV pour la 996 et 350 CV pour la 991.

La 996 était une Carrera 4, ce qui signifie 4 roues motrices donc plus de poids. La 991 est une propulsion pure et réussit la prouesse d’être plus légère que la 996 (1475 kg contre 1550 kg) tout en faisant 50 CV de plus. Elles disposent toutes les deux d’une boite automatique: la tiptronic pour la 996 et la PDK pour la 991. Des différences sur le papier finalement minimes pourrait-on dire.

En ce qui concerne les sensations au volant, je dirais que les différences sont tout aussi minimes… tant qu’on n’appuie pas sur le bouton “SPORT” de la 991. Une fois ce bouton enclenché, c’est presque une autre voiture qu’on a entre les mains. En mode SPORT, tout est plus brutal: le son du moteur (j’en parle en détail juste après), la réponse à la pédale, les accélérations, les changements de rapports quasi-instantanés. Je n’aurais jamais imaginé qu’il y eût une telle différence entre le mode “normal” et le mode SPORT.

Et dire que certaines 991 sont équipées du mode “SPORT +”: je serais curieux de voir ce que ça donne.

Bande son

Même refroidi par eau, le son du flat-six est reconnaissable entre tous. Dans ce registre, le seul reproche que je puisse faire à la 996 est qu’à bas régime (en-dessous de 4.000 tours/min), le son du moteur est bien trop discret. Certes, je ne risque pas de réveiller mes voisins quand je pars en balade le dimanche matin mais j’aurais aimé plus de présence.

En revanche quand la 991 démarre, tout le monde comprend immédiatement qu’une Porsche vient de s’éveiller. Une fois sur la route, c’est un véritable festival: les envolées lyriques des accélérations sont grisantes, les rétrogradages pour “relancer la machine” sont un pur régal, plus on monte dans les tours plus on a envie de recommencer, le tout vous emmenant à un train d’enfer au nirvana mécanique. Le fait qu’elle soit équipée de l’échappement sport (option) y est évidemment pour beaucoup. Je pense que s’il n’y avait qu’une seule option à prendre sur une 991, ce serait celle-là.

Je ne crois pas que cette option était disponible sur la 996, mais des préparateurs comme Carnewal peuvent grandement améliorer les choses pour un coût “maîtrisé”.

Tenue de route

Avec la 991, il m’est arrivé plusieurs fois d’avoir des frayeurs sur sol mouillé, sans avoir besoin de faire le zouave. Chose qui ne s’est jamais produite avec la 996. Est-ce la transmission intégrale de la 996 qui opérait dans l’ombre afin de me faire rester sur la route ? Ou était-ce plutôt les Pirelli en fin vie de la 991, devenus propices aux figures de style ? Aucune idée. J’imagine que j’en saurai plus lorsque mes actuels Michelins seront bien entamés (on me souffle à l’oreille qu’en effet les pneus Pirelli, rien qu’à moitié usés, transforment la voiture sur sol mouillé en savonnette).

Boite de vitesse

À l’époque où je la conduisais, je trouvais que la boite tiptronic de la 996 remplissait parfaitement son rôle. Sans être immédiats, les changements de rapports n’étaient pas non plus d’une extrême lenteur. Avec le temps et la pratique, on arrive à anticiper le temps du changement de rapport pour qu’il intervienne au bon moment. Bref, on s’y fait et ça ne marche pas si mal.

Bien entendu, la Tiptronic souffre de la comparaison avec la boite PDK à double embrayages où les changements de rapports sont bien plus rapides, sans à-coups ni perte de puissance. Autres éléments en faveur de la 991: les palettes au volant sont diablement efficaces, et l’utilisation du levier qu’on pousse ou tire pour changer de rapport est incroyablement satisfaisant. Quel changement par rapport aux petits boutons du volant de la Tiptronic !

Verdict pour ce long point crucial: 991: 2 - 996: 0

And the winner is

Au vu de la partie 1 qui s’était terminée sur une égalité de 3-3 et de ce qui précède, vous aurez compris que la 991 remporte le match.

Résumons:

  • La 991 présente une allure générale extérieure plus réussie que la 996
  • L’intérieur est fort différent entre les 2 autos tout en offrant un niveau de confort équivalent
  • La 991 procure des sensations de conduites plus piquantes, plus sauvages que la 996
  • L’entretien de la 991 est plus compliqué que celui de la 996
  • Le tout pour un coût de revient semblable.

Pour ceux qui préfèrent les chiffres:

Total des points pour la 991: 5 - pour la 996: 3

Je pourrais m’arrêter là et arriver vers la conclusion, mais il y encore deux ou trois choses à dire.

Les trucs nuls

Ces deux autos ont beau porter le “prestigieux blason” Porsche, ça ne les empêche pas d’embarquer quelques trucs nuls.

Chez la 996

Par exemple, que sur la 996 (phase 1) IL N’Y A PAS DE BOITE À GANTS !! Comment ont-ils osé sortir une voiture dite de “luxe” SANS boite à gants ??

Regarde chérie, ma nouvelle voiture. Cool, hein ?”

Non, c’est nul je peux même pas ranger ma trousse de maquillage !”

Ok, les vide-poches des portières sont suffisamment grands pour accueillir les documents de bords, la trousse de maquillage et même un dictionnaire. Mais ce n’est pas une excuse à l’absence de boite à gants… Heureusement cette aberration a été corrigée pour la phase 2 de la 996 (modèles construits à partir de 2002).

Chez la 991

La 996 a longtemps été décriée comme étant une 911 “cheap”, mais je peux vous assurer que la 991, toute belle qu’elle est, ne manque pas de trucs nuls.

Par exemple, le plafonnier et les pare-soleils sont faits dans un horrible plastique à 2 balles qui couine lamentablement quand on le manipule. À côté, les pare-soleils d’une Škoda Octavia font office d’accessoires de Rolls.

Autre chose vraiment pas terrible: point de pneu de secours sur la 991. Si vous crevez vous serez bon pour un remorquage avec toute la dose de fun que ça implique. Il y a bien un kit anti-crevaison que je n’ai pas encore eu la chance d’essayer, mais j’ai de gros doutes sur son efficacité.

Un dernier truc “marrant”: quand il pleut on ne sait pas combien d’essence il reste. Et oui: lorsqu’on enclenche les essuie-glaces en levant le comodo vers le haut, celui-ci vient cacher le bas de la jauge à essence. On est obligé de s’approcher et de baisser le regard pour lire le cadran… ou d’arrêter les essuie-glaces.

Les 5 compteurs de la 991 avec la jauge de carburant en bas à droite

Quand il ne pleut pas, tout va bien Et voici ce qu'on voit quand il pleut...

Les trucs bien

Évidemment chacune de ces deux autos présente aussi certains avantages (il faut se focaliser sur les points positifs pour garder le moral, paraît-il).

Dans la 996

Ce n’est pas propre à la 996, toutes les 911 avant elles y avaient droit également. Je veux parler de la liste des codes options collée à l’intérieur du coffre.

Exemple pour mon ancienne 996:

L'étiquette des codes options sous le capot de coffre de la 996

Cela permet, sans devoir appeler Porsche, de connaître toutes les options dont est équipée son précieux jouet. Le même autocollant est apposé en première page du carnet d’entretien car au bout d’un certain nombres d’années ce papier devenait illisible.

Malheureusement, cet autocollant n’existe plus dans la 991: ni sous le capot, ni dans le livret d’entretien. Si vous voulez connaître précisément les options de votre voiture, vous n’avez pas d’autre choix que d’écrire à Porsche armé du numéro de châssis en espérant qu’ils seront enclin à vous répondre.

Autre élément appréciable sur la 996: elle dispose d’une roue de secours !

La roue de secours de la 996 dans le fond du coffre

Dans la 991

Le coffre est un peu plus grand que dans la 996, permettant d’y loger 2 valises moyennes plus d’autres bagages plus petits (appareil photo, sac à mains, vestes, …). Cette débauche de place étant probablement due à l’absence de roue de secours. Sur une 911 on ne peut pas tout avoir…

Autre truc qui ne sert à rien mais néanmoins appréciable: dans la rue, presque tout le monde se retourne sur la 991, dont la bonne moitié en m’adressant des pouces levés. Je dois bien avouer que la 996 ne suscitait pas autant d’enthousiasme de la part des passants.

Enfin, je l’ai déjà évoqué plus haut mais je me permets d’insister: le gros point fort de la 991 est la conduite en mode SPORT, juste jouissive. Une fois au volant dans le bon enchaînement de virages, on voudrait que ça ne s’arrête jamais.

Les boutons magiques de la 991: le mode SPORT et l'échappement "qui chante"

En conclusion

Je n’ai pas dévoilé grand chose en disant que la 991 est mieux que la 996. Il n’y a rien d’étonnant à cela: deux générations et presque 15 ans plus tard, il eût été délirant que la 911 n’ait pas progressé.

Non, la vraie question c’est: est-ce que le prix d’une 991, environ 3 fois supérieur à celui d’une 996 est justifié ? Formulé autrement, est-ce que la 991 est 3 fois meilleure que la 996 ?

Personnellement je ne le crois pas.

Même si la 991 est un peu meilleure que la 996, les deux sont des 911 et arrivent avec brio à transformer l’essence en plaisir. Le reste c’est du détail.

Dans le coin rouge vous avez l’onéreuse 991, la plus belle des 911 modernes à la conduite exaltante. Dans le coin bleu vous avez la 996, la “mal-aimée” des 911 mais celle qui offre le meilleur rapport plaisir/prix, constituant le billet d’entrée 911 idéal pour s’amuser dans se ruiner.

Alors faites votre choix, les côtes grimpent !