Ah, l'Eifel avec ses paysages verdoyants, ses routes lisses et sinueuses et la Nordschleife !

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A l’occasion d’une balade organisée par le club911 dans la belle région de l’Eifel en Allemagne, j’ai terminé la journée par un petit pèlerinage au panthéon du sport moteur: le Nürburgring.

Cela faisait quelques années que je ne m’y étais plus rendu, et force est de constater que rien n’a changé: c’est toujours aussi incroyable !

Le Nürburgring

Lorsqu’on évoque le Nürburgring, il y parfois (souvent ?) confusion car le Nürburgring est en réalité composé de 2 circuits:

  • le circuit “Grand prix”
  • la terrible boucle nord

Le circuit Grand Prix

Le circuit Grand Prix

Comme son nom l’indique, c’est celui où se déroule les grands prix de F1 et autres manifestations “prestigieuses”. Ce circuit figurait au calendrier du WEC avant la débâcle Audi / Porsche.

Il fait un peu plus de 5 km et comporte 16 virages. En dehors des compétitions officielles, il ne s’y passe pas grand chose.

La boucle nord

La boucle nord

Le circuit de la boucle nord fait presque 21 km et comporte 154 (!) virages. Il est tellement grand qu’il encercle presque entièrement le village de Nürburg.

De nombreuses compétitions y ont lieu, principalement avec des voitures GT. L’événement le plus incroyable est bien sûr les 24H du Nürburgring.

Inauguré en 1927, il avait pour objectif de permettre aux constructeurs automobiles de tester leurs modèles dans des conditions extrêmes: alternance de sections rapides et sinueuses, virages aveugles et dénivelés importants. Mission parfaitement réussie.

Par contre, il n’y a plus de F1 ici depuis 1976, le circuit ayant été jugé trop dangereux malgré divers aménagements. D’où la construction en 1980 du circuit Grand Prix qui fut achevée en 1984.

Pour la petite histoire, le record du tour de la boucle nord (6:11) a tenu pendant 35 ans. C’était l’œuvre de Stefan Bellof en 1984, à bord de la Porsche 956 lors des qualifications des 1000 km du Nürburgring.

Le record a été battu en juin 2018 par Timo Bernhard à bord de la Porsche 919 Evo (évolution de la 919 hybride). Mais ça ne compte pas vraiment car elle n’a été construite que pour battre des records et n’a participé à aucune course.

La piste décorée: uniquement au Nürburgring La piste décorée: uniquement au Nürburgring

Les “Touristenfahrten Nordschleife”

Pour ceux qui ne pratiquent par couramment l’allemand, cela signifie: “les journées de roulage tourisme de la boucle nord”. Comprenez par là que lorsque le circuit n’héberge pas de compétition officielle ou qu’il n’est pas le théâtre de tests secrets menés par des constructeurs, le circuit est ouvert au public. Plus précisément à tout véhicule motorisé homologué pour la route (pas de piéton, pas de vélo, même électrique :p), moyennant 30 € le tour.

Les heures d’ouvertures du circuit (en toute fin de page) et des facilités avoisinantes sont indiquées sur le site officiel disponible en allemand et anglais (ouf !).

Évidemment, à moins d’être suicidaire, on ne se lance pas sur le circuit le plus exigeant au monde sans préparation. La plupart des virages sont aveugles, la piste est très étroite et il n’y a quasiment aucun dégagement. Perdre le contrôle, c’est la garantie de taper dans quelque chose. Ou dans quelqu’un. En cas d’intempéries, des parties du circuit peuvent être détrempées et d’autres complètement sèches…

Je précise que le circuit est tellement exigeant pour la mécanique qu’il est obligatoire de s’arrêter tous les 2 tours si son véhicule n’est pas préparé pour la piste, sous peine de voir ses freins prendre feu…

Ne connaissant pas le circuit, j’y suis donc allé en spectateur :-). Il existe à cet effet de nombreux points d’observations avec des parkings à proximité. Et là où j’étais (Brünnchen et Eiskurve) il était possible de longer la piste à pieds.

On trouve de tout dans les parking alentour

Et quel spectacle !

Voir les voitures arriver à toute allure, freiner au dernier moment et dépasser les trainards par l’extérieur. Voir un pilote un peu trop optimiste prendre le virage de travers et se rattraper in extrémis…

A Eiskurve, si la voiture était suffisamment légère et rapide (du genre Renault Clio), elle décollait de la piste juste avant un virage à droite.

Le tout dans un concert tonitruant de crissements et de vrombissements… C’est juste sensationnel !

Nous n’y sommes restés que 2 heures mais le spectacle a été permanent. Et nous n’avons vu qu’une toute petite partie du circuit.

Comme la piste est ouverte à tout type de véhicule, on y voit aussi parfois des ovnis qui n’ont rien à y faire, comme un monospace ou une vieille Range Rover (un lecteur averti me signale que d’aprés la photo il s’agirait d’un Land Rover Defender Série 90 - merci à lui). Sinon, nous avons essentiellement vu des Porsche (911 et Cayman), Audi RS, BMW, Mercedes AMG, Golf GTI et quelques raretés comme une McLaren P1, plusieurs Lotus, une Alfa Romeo 4C ou encore une Chevrolet Corvette (qui a aligné 5 tours de suite).

En retournant au parking, nous avons même été gratifiés d’un VROUM assourdissant du plus bel effet provenant d’une Dodge Challenger SRT dont le conducteur a apprécié mon pouce levé :D.

Une Audi RS8 Une Cayman GT4 Une Lotus Un motard qui n'a pas froid aux yeux Une mamy qui tient bon face à la modernité Ça ressemble à une GT2 RS

Une vieille Land Rover sur le ring. Remarquez les couleurs du parasol assorties aux vibreurs ;-) Encore un ovni sur le ring

La cerise sur le gâteau

Pour le chemin du retour vers la Belgique, nous avons emprunté les belles autobahns allemandes, le seul endroit au monde où il est encore autorisé de rouler aussi vite que le permet son véhicule.

C’était une première pour moi, et quelle sensation plaisante de rouler à 180 km/h sans se dire “Je suis un dangereux criminel” ni craindre de se faire piéger par un représentant de la maréchaussée planqué dans les fourrés ou derrière un panneau.

Ce que je m’apprête à vous dire tombe sous le sens mais à cette vitesse (j’ai poussé titine à 220 et y’avait encore de la marge :D) tout va (beaucoup) plus vite. Y compris la jauge d’essence qui descend presque à vue d’œil. Il faut donc anticiper et regarder loin pour éviter de se faire surprendre. Avoir de bons freins est aussi chaudement recommandé.

Mais au moins, quand on roule à ces vitesses on est bien réveillé et on n’a pas envie de chipoter à la radio ou de passer un coup de fil. On est concentré uniquement sur la route. Bien plus qu’en se trainant à 120.

Allez-y !

Bizarrement, le Nürburgring est bien moins connu que le circuit du Mans malgré qu’il soit plus beau, plus difficile et plus impressionnant. Et tout le monde (avec un minimum de préparation) peut y circuler pour la modique somme de 30 €. C’est à ma connaissance unique au monde.

Nous avons la chance d’avoir près de chez nous le circuit ultime. Il ne se trouve pas sur un autre continent, il n’est pas en Chine, en Amérique ou en Australie. Non, il est au cœur de l’Europe, à un peu plus de 3 heures de Bruxelles. Depuis la Belgique, l’aller-retour est possible dans la journée.

Alors allez-y ! Et faites-vous plaisir sur les autobahns !

Moi c’est sûr, j’y retournerai. Et un peu plus que 2 heures.

Une 911 Turbo S La toute nouvelle 911 type 992 avec son arrière d'Audi De l'action en permanence Monsieur et Madame en promenade en 4C Un des nombreux dénivelés du circuit